« Il n’y a rien de plus beau
que le métissage d’une peau blanche avec une peau noire… »
C’est ce que je me disais
en laissant glisser mes mains sur ton corps brûlant.
J’ai comme une impression de fauter
lorsque je me laisse bercer dans tes bras inconnus
après avoir tant cru que ceux de celui qui m’a abandonné
seraient les derniers qui m’étreindrais.
Et pourtant d’être avec toi,
aujourd’hui,
me parait tellement naturel.
Nos regards se croisent et je sens percevoir
comme un axiome réciproque de nos sentiments.
Je me sens sereine et je me laisse aller
sans,
à aucun moment,
ne réussir à me rappeler ce que c’était
avec lui,
ce que c’était avec l’autre.
Tu es mon unique pensée,
depuis quelques semaines maintenant
et je me surprends à renifler mes vêtements
sur lesquels s’est perdue ton odeur
la dernière fois que tu m’as enlacé.
Je faisais pareil avec le précédent.
Je ferais de même avec le suivant.
Je l’ai fait avec tous.
L’amour que je me pensais impossible
de réapprivoiser,
vient à nouveau de me prendre en otage.
Et il me tient en joue,
perdue,
noyée
et totalement hypnotisée par ton regard.
Peut être est-ce notre rupture étrangement providentielle,
quasi identique,
presque trop identique,
qui nous relie ?
Peut-être juste un destin jovial
qui nous réunit
afin de mieux nous éloigner
des deux autres qui nous ont séparés si longtemps.
Comment reconstruire un bonheur,
quand,
de chaque côté,
on sort à peine de 4 douloureuses années ?
il suffisait donc juste de se rencontrer
pour savoir enfin que nos deux précédents
ne nous convenaient pas ?
Je ne veux pas précipiter les choses,
bien que la couleur de ta peau s’accorde
si harmonieusement à la mienne,
bien que ta voix se pose si délicatement
à mes oreilles
et que la douceur de tes caresses
adoucit en un effleurement tout mon corps.
Je ne peux me rappeler avoir vécu sans toi
tant notre rencontre m’a paru ne pas être
notre première.
Serais-tu donc mon évidence ?
Serait-ce donc cela l’amour ?
Serait-ce donc cela la vie en rose ;
un mélange parfait de blanc et de noir ?
Extrait d'une collaboration avec BBloups.
Et c’est en scrutant ma merde flottant dans la cuvette que je perdis ma dernière clope miraculeusement plantée tel un drapeau en terre inconnue.
« Et merde! ma dernière Lucky ».
Jogging, tee-shirt ringard et frange remontée par une pince exposés au regard des autres n’étaient pas aussi douloureux que mon besoin de nicotine.
Clope au bec, mag’ porno coincés entre deux Vogues et en prime un échantillon de parfum, qui après essai me conforta de ne plus renifler chaques passantes parfumées au Chanel.
Au moins je n’aurais plus l’air d’un chien adorant les chattes de vieilles Hongroises …
JOUR 2
Poudre écrasée sur les cicatrices amères d’une adolescence de bonheur, j’allumais ma cigarette matinale, qui n’était pourtant déjà plus la première et qui laissait une trace évanescente de rouge au creux de mes lèvres.
« café. Allongé. »
C’est là que l’homme seul au comptoir me fit remarquer que j’étais assise et dégaina sa monnaie pour m’inviter.
Et dire qu’hier encore je me disais que le prochain mec qui me payerait un verre, pourrait me baiser autant de fois que de gorgées qu’il m’aura fallu pour avaler son élixir offert.
Si j’avais su j’aurai pris un express serré.
Mais j’acceptai par politesse son invitation à une branlette espagnole dans les toilettes Turcs du bar.
Heureusement que ma mère est Grec !
Et c’est seulement le soir en plein rencard passif que j'ai pensé à éffriter le sperme qui collait encore entre mes seins...