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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 00:04

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je marchais dans Montmartre

quand les premiers flocons se firent sentir.

Mon esprit tel que le ciel de janvier

semble empreint d’innombrables couleurs.

Un camaïeux de gris virant jusqu’à un blanc profond

m’empêchant presque de réfléchir.

Le froid de la glace qui se transforme

au contact de mon corps chaud

suffit à me rappeler que je suis vivant.

Je marche sans but,

sans destination.

Je savoure le paysage de cette ville grise

qui se couvre peu à peu de blanc.

Comme une mariée quelques heures avant la sentence,

la neige se fait timide.

Elle tombe sans un bruit.

Montmartre semble presque respectueux

de ce cadeau du ciel

et plus un son ne se fait entendre.

J’écoute les flocons tomber

et le bruit de mes pas s’enfonçant dans le sol.

 

 

 

 

 

 

 

Ma marche dure depuis plusieurs heures,

je suppose,

car j’ai de la neige jusqu’aux genoux à présent.

Les larmes sur mes joues coulent

au rythme des pétales de glace.

Au départ je tournais en rond pour jouir

uniquement de ce quartier qui a été le mien

pendant tant d’années,

mais à présent je déambule bien loin

de ce qui m’est cher.

Je passe prés de l’Opéra,

je glisse le long du canal st Martin,

je caresse des yeux les halls de gare,

d’un bout à l’autre de Paris,

mes pieds me portent.

Mon absence de sensation m’anesthésie contre le froid,

m’anesthésie contre la fatigue et contre

toutes les douleurs arrogantes qui se plantent devant moi.

Je suis mon chemin tant qu’il y a un trottoir

pour me recevoir,

je trace ma route tant qu’on ne me retient pas.

 

 

 

 

 

 

 

Je suis parti si précipitamment

que je ne porte pas de veste.

Mais j’ai chaud,

chaud au cœur.

Mes larmes de rage et de colère

me réchauffent.

Ma passion dévorante me brûle

de l’intérieur.

Si j’avais encore des sensations

je dirais même que je suis en train de suer.

Mais je ne peux en être sur

tant que je me sens éloigné de ce corps

qui était,

jadis,

le mien.

A présent plus rien n’a d’importance à mes yeux,

je ne vois plus clair,

tout me semble embué et teinté de larmes.

Tout me semble différent

depuis que tu n’es plus là.

 

 

 

 

 

 

 

Voilà bien quelques heures que je déambule ainsi,

je le devine au jour qui se lève sur Montmartre.

Je ferme la boucle de mon voyage parisien

en rentrant une dernière fois dans notre appartement.

Je me remémore ce jour si joyeux où l'on a signé la vente,

les crises de rire à le décorer,

les premiers pas de nos enfants sur ce parquet luisant,

les diners en famille dans ce salon

et les câlins sur ce canapé.

Je joue avec mes clichés de souvenir

qui défilent dans ma tête endolorie.

Je zappe d’une diapo à une autre

et me surprend à sourire

face à une cette si délicieuse période de ma vie.

Je rembobine encore et te revois avec tes cheveux longs,

tes pantalons colorés et tes sabots.

Ton chapeau de paille fleuri,

tes yeux pétillants de bonheur quand tu me regardais,

ta voix si douce quand tu chantais

que l’on ne se quitterait jamais.

 

 

 

 

 

 

 

J'explore l’appartement vide

comme si c’était le corps d’une femme

à qui je ferais l’amour.

Je prends le temps de visiter chaque pièce

et d’en caresser les murs

comme pour garder chaque cellule de souvenirs

emprisonnée dans mon geste,

comme pour retenir tous ces moments

qui m’échappent.

Je termine dans la cuisine

où git sur la table,

que nous avions choisi ensemble,

cette page qui représente tant.

Ce papier que tu me demandes de signer

afin que je te redonne ta liberté,

afin que j’accepte que tu sorte de ma vie.

Jamais on ne pourra sortir de la vie de l’autre,

on s’est construit ensemble,

on s’est allié et les poussières de notre amour

ont donné vie à nos enfants.

Aujourd’hui tu les balayes,

 effrayée comme une asthmatique,

sans vérifier les fragments d’or qui se mélangent au reste.

Je suppose qu’un retour en arrière est impossible

et que je n’ai qu’à m’en remettre et

mélanger de nouvelles saveurs avec une autre.

Un coup de balai est si vite passé,

un coup de foudre est si dévastateur.

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 


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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 18:51

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’année 2013 commençait sur les chapeaux de roues pour Lady Olsan.

Elle était encore la tête dans les embrassades de bonne année,

que déjà elle se voyait,

des cartons plein les bras

signer son dernier jour de CDD.

 

 

 

 

 

Jeune fille brillante et déterminée

elle ne se laisserait pas aller à un chômage facile et réducteur.

C’est donc le pas vindicatif et l’esprit libre,

qu’elle entreprit de retrouver un nouveau job

en ce délicieux premier mardi de janvier.

La neige tombait lentement sur le sol,

le laissant figé et recouvert d’un voile blanc.

Persévérance et audace réussirent,

dés le premier jour,

à aider Lady Olsan à décrocher son premier entretien.

Le rdv était pris une semaine plus tard

dans un des plus prestigieux cabinet d’avocats de la ville.

Elle jubilait d’être si chanceuse.

La semaine qui la séparait de la date fatidique

lui permit de rafraichir son CV et de mettre au point

une sorte de cahier de bord professionnel

dans lequel elle relatait ses nombreuses expériences,

ses échecs,

ses réussites,

ses envies…. Etc.

De quoi ravir le DRH qui,

en le parcourant,

pourrait se faire directement une idée sur sa personnalité.

Elle peaufina sa tenue,

passa chez le coiffeur,

vernit ses ongles,

rougit ses lèvres

et se présenta,

rayonnante,

à l’entretien.

 

 

 

 

 

Pas de stress,

pas d’angoisse.

Lady Olsan était parfaite.

C’est donc sereine et ravie qu’elle partit siroter un cappuccino

directement après la rencontre.

Le soir même elle dinait en tête à tête avec son nouveau fiancé,

Louis-Arnaud,

et cette idée mêlée à celle d’avoir réussi l’entretien

la maintenait dans une sorte d’euphorie

bien éloignée de la dépression qui l’empoignait d’habitude.

20h30 sur les marches de l’Opéra,

c’était leur point de rendez vous,

depuis quatre mois qu’ils se fréquentaient.

Lady Olsan était en avance,

Louis-Arnaud pile à l’heure.

Le diner fut exquis,

la nuit qui s’ensuivit également,

et pour clore cette douce parenthèse,

le jeune homme offrit des billets d'avion à sa belle

pour un départ dans les Maldives prévu dans trois semaines.

Rêve

et bonheur

s’emparèrent de la jeune femme.

 

 

 

 

 

Durant l’entretien,

on avait demandé à Lady Olsan de réaliser un dossier type

dans lequel elle se mettrait en situation de défendre un violeur pédophile,

ce qui lui permit de prendre rapidement conscience que ce poste qu’elle convoitait

impliquerait de sa part une perte totale de ses valeurs et un

dévouement absolu pour son cabinet.

Le thème de ce dossier commença à la faire descendre de son nuage et à se demander

ce qu’elle souhaitait vraiment,

au plus profond d’elle même .

Se vanter d’avoir eu l’un des postes les plus convoités de son domaine ?

Ou vivre heureuse dans un havre de paix qui ne la ferait

pas forcément se hisser sur un piédestal aux yeux des autres ?

Paniquée et anxieuse,

elle stoppa là net ses pensées agonisantes et se mit à plancher sur son dossier.

6 jours non stop de travail ;

de recherches,

de vérifications,

de défenses,

d’inventions de preuves,

de contre-preuves,

de faux témoignages,

elle s’imaginait des témoins-clés

et autres stratagèmes pour faire gagner son client à tout prix.

 

 

 

 

Ses efforts payèrent,

tant et si bien que le lendemain de sa présentation,

elle pouvait passer à la deuxième étape.

A présent on lui demandait d’assister à un procès

et d’en disséquer les moindres mots,

gestes

et mimiques des protagonistes.

Elle s’exécuta.

arriva au procès très tôt,

le suivit de façon si intense qu’elle en oublia de se sustenter.

Puis,

elle passa une nuit et une journée entière à écrire son compte rendu

et finit par le rendre,

totalement éteinte de tant d’efforts.

Et encore une fois,

quelques jours plus tard,

elle apprit qu’elle avait passé un nouvel échelon des entretiens.

Mais elle n’était pas au bout de ses surprises.

 

 

 

 

 

Le soir où les recruteurs lui annoncèrent,

par une réponse positive,

que son étude de procès leur avait plu,

Lady Olsan se vit encore distribuer bon nombre d’épreuves

déterminées à prouver son aptitude pour le poste.

Entre deux échanges ils s’assuraient toujours de sa motivation

tant pour le fait que ce soit un CDD de 5 mois

que sur le fait qu’elle ne soit payée qu’au SMIC.

Lady Olsan par goût du challenge,

acquiesçait et continuait,

la tête haute,

à relever les défis.

 

 

 

 

 

Deux mois plus tard,

quelque peu lassée et terriblement

fatiguée tant physiquement que sur les nerfs,

Lady Olsan put enfin atteindre le dernier point du recrutement.

Elle se présenta donc au cabinet,

dans la même tenue que le premier jour,

avec le même rouge à lèvres

et le même vernis.

Et pourtant,

deux mois après,

tout paraissait comme vieillit de 10 années.

La jeune femme semblait comme voletante,

ses vêtements et son maquillage quand à eux

avaient perdu tout l’éclat de leurs couleurs.

Puisant dans ses dernières ressources naturelles,

Lady Olsan trouva la force de suivre l’avocat qui la

conduisit dans une salle où une trentaine de personnes,

toutes aussi éteintes qu’elle,

se tenait debout,

blancs comme des morts.

Au premier coup d’œil,

on aurait pu croire à une sorte de bizutage.

En effet,

Lady Olsan comprit rapidement le but de cette dernière

et ultime épreuve ;

il s’agissait de vérifier la ténacité et la répartie des postulants

en les déstabilisants par des insultes et des bassesses gratuites.

Les avocats s’en donnaient à cœur joie

et ne laissaient pas le remord les censurer.

Lady Olsan passa tout l’entretien à penser à Louis-Arnaud,

ce qui lui donna une force phénoménale et l’inspira dans

sa défense.

 

 

 

 

 

Le soir,

en rentrant,

elle tomba net sur son lit et s’endormit d’un sommeil profond.

Deux mois qu’elle se tuait à la tâche pour avoir ce foutu job,

deux mois qu’elle ne pensait plus qu’à cela,

qu’elle ne respirait que par cela.

Deux mois qu’elle ne mangeait pratiquement plus,

angoissée dans l’attente des coups de fils.

Bien heureusement,

dans trois jours elle filerait main dans la main

avec l’homme de sa vie pour deux semaines de repos.

Le lendemain,

quelque peu groggy de sa longue nuit de sommeil,

Lady Olsan reçut un coup de téléphone.

C’était le cabinet,

ils avaient retenu sa candidature,

elle pouvait commencer dés la semaine prochaine.

A cette annonce,

son cerveau fit comme une pause.

Le blanc.

Comme la neige qui tombait,

il y a de cela deux mois,

sur son visage.

Son cerveau venait de bloquer.

En deux secondes et demie elle avait tant été partagée entre ses sentiments ;

celui d’avoir réussi,

celui de fatigue qui la laissait vide,

mais surtout celui de devoir choisir entre son voyage

et son nouveau projet.

Choisir entre son cœur ou sa raison,

le dilemme absolu.

S’en était trop pour Lady Olsan,

son cerveau se bloqua et la laissa sans voix,

sans vie,

seule dans son salon le téléphone à l’oreille.

Deux jours plus tard,

Louis-Arnaud la retrouva dans la même position,

le regard vide et le visage pâle.

Le cabinet n’avait pas attendu longtemps,

après quelques « Allo » sans réponse

il s’était empressé d’appeler le candidat suivant sur la liste des retenus

sans se préoccuper du sort de Lady Olsan.

 

 

 

 

 

Aujourd’hui,

4 ans après,

Lady Olsan est placée en hôpital psychiatrique.

Elle ne parle toujours pas,

elle bouge à peine,

se nourrit par intraveineuse

et ne supporte plus ni la vue d’un avion,

ni celle d’une cravate.

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 17:09

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis là

autant que las,

de tourner en rond,

stylo en main et bulles en tête.

Boules de vide qui me font

cogiter face à ce néant dégradé.

 

 

 

 

 

 

Je suis là

bel et bien las,

de trop réfléchir à ce manque d'idée.

Et cette lueur folle qui me supplie d'écrire

le thème de mes pensées.

Mais difficilement j'abdique de ne pouvoir

créer sur rien de fondé.

 

 

 

 

 

 

Je suis là

j'écris et je trace,

contourne, m'agace,

de ne trouver un jour ma place

dans ces contrées.

Mais la pression qui me fait face

me provoquant et qui me glace

finit de m'achever.

 

 

 

 

 

 

Je suis là

et je m'efface d'avoir épuiser 

toutes mes possibilités.

Mais mon instinct me pousse 

vers des idées plus délayées

et je m'abaisse à contempler

mon résultat aquarellé.

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 22:47

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La page blanche ça vous dis quelque chose?

Moi elle me ronge les os tellement je suis qué-blo

et me laisse errante dans des nuits sans fin....

 

 

 

 

 

 

 

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 08:57

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les paillettes de mes yeux s'envolent jusque sur mes ongles en cette fin d'année.

 

 

 

 

 

 

liiire

 

 

 

 

Bonne fin d'année 2012 à tous!

 

 

 

 

 

 

 

 

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 13:06

 

 

 

 

 

Merry Christmas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 19:59

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Joyeux Noël!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean Harlow - Winter 1930's -

 

             Jean-Harlow-Winter-1930-s.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                

 

 

 

 

 

 

 


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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 18:34

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Listes des choses que je devrais (essayer de) ne PLUS jamais faire :

 

"Spéciale Noël"

 

 

 

 

 

- commander des tenues de mère Noël sur internet

- porter la tenue reçue qui en fait est beaucoup plus courte et sexy que sur la photo

- me laisser prendre en photo dans ma tenue de mère Noël sexy

- me laisser identifier sur Facebook en mère Noël sexy

- oublier que j’ai en amis sur Facebook la moitié de mes collègues

- laisser les adultes hommes de ma famille s'asseoir sur mes genoux rouges de mère Noël sexy et me dire qu'ils ont été sages cette année

- me balader dans Paris avec un bonnet de père Noël

- me balader dans Paris au mois de mars, bourrée et déguisée en mère Noël sexy

- faire des CD "spécial chants de Noël" 

- gaver tout le monde avec Mickael Bublé et son album spécial Christmas

- crier dans la rue "Merry Christmas les amis, Merry Christmas" toute la journée du 24 décembre

- faire et manger les toasts au fur et à mesure

- servir et boire le champagne au fur et à mesure

- penser qu’à Noël tout le monde s'aime et est gentil

- dire à tout le monde: " ohhh toi je t'aime et tu es gentil"

- penser que le Noël prochain sera mieux 

 " Ou moins pire au moins!...!"

- me peindre des petits pères noël sur les ongles 

- perdre mon dissolvant entre noël et le nouvel an

- commencer l'année avec de petits pères noël sur les ongles

- décider de faire un ti‘punch pour le réveillon de noël familial

- beaucoup trop charger le ti’punch

- réussir à saouler ma famille "presque" entière pour le réveillon

- déguiser mon cousin en père Noël et faire tenir sa barbe (son coton) avec du scotch enroulé autour de sa tête

- appeler mon cousin déguiser en père noël par son prénom devant les enfants

- dire à ma nièce de laisser un verre de champagne et du foie gras prés du sapin pour le père Noel

 " Bah oui ma puce, il va avoir méga faim après le taf le père noël"

- venir grignoter et boire le repas du père noël quand ma nièce est couchée

- lui faire remarquer le lendemain que le père noël mange sans faire de miette (ni de reste!)

- la laisser croire que ce vieux pédophile existe

- être blasée parce que moi, je n'y crois plus depuis longtemps

- me demander comment j'annoncerais ça, de la façon la plus mesquine possible, à mes propres enfants (que je n'ai pas)

- faire chaque année une wishlist de Noël

- remettre chaque année la Mini Cooper en tête de liste

- bouder chaque année de ne toujours pas l'avoir reçu

- faire la gueule quand ce que l'on m'offre est nul et ne figure pas sur ma liste

- noter dans un carnet les noms des personnes qui m'ont offert des cadeaux décevants

- me venger l'année d'après

- ré-offrir les cadeaux pourris reçus l'an passé

- ré-offrir les cadeaux pourris de l'an dernier aux personnes qui me les avaient offert

- sourire de voir qu’eux aussi les trouve nuls

- oublier ce qu'est l'esprit de Noël

- faire des listes stupides 

(Mais j'aiiiiime tellement ça)

 

 

 

to be continued...

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 15:39

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

le livre sur toi,moi,nous

 

 

 

 

 

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 13:42

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle ne travaillait pas depuis 5 mois déjà

et se dit que prendre des cours du soir pour adultes

serait une bonne façon de rencontrer de nouvelles personnes

et de s'occuper.

Célibataire,

sans ami

et avec pour seule famille son vieux père

coincé dans un hospice,

Sacha vivait de façon bien solitaire.

Curieuse,

cultivée et joviale

elle n'aurait,

si la vie n’en avait décidé autrement,

pas eu de mal à tisser de liens avec les autres.

Mais,

le sort au lieu de s'estomper,

ne faisait que s'accroitre et la poussait,

toujours,

malgré elle,

à ne rencontrer que des personnages étranges.

Parfois,

Elle pouvait jouir

 d’une amitié sincère et fidèle,

mais uniquement le temps de quelques jours,

car la mort finissait inlassablement par rattraper ces bonnes âmes

qui avaient eu le malheur de sympathiser avec elle.

Inconsciente,

ou aveuglée par l'espoir,

Sacha ne prêtait pas attention à cette malédiction

qui semblait bien s'être amourachée d'elle.

 

 

 

 

 

C'est donc enjouée qu'elle partie à son premier cours.

Sur les centaines de cours possibles dans la ville de Paris,

Sacha avait opté pour de la broderie d'art à la main.

Il faisait encore bon ce soir de Septembre

et la jupe jaune de la jeune femme voletait

alors qu'elle attendait l'ouverture des portes

signifiant le début du premier cours.

Elle regardait,

curieuse,

les gens s'attrouper autour de l'entrée

et ne pouvait s'empêcher de chercher à deviner

qui deviendrait son ami.

Elle prêtait à chacun de douces qualités

et n'arrivait pas réellement à choisir qui elle voulait

le plus accueillir dans sa vie.

Déjà elle cherchait des sujets de conversation

et des idées de sorties.

C'est donc une Sacha pleine d'enthousiasme

qui pénétra dans la salle et s'installa en plein milieu des tables

afin d'être entourer le plus possible

et de forcer les rencontres.

 

 

 

 

 

Au soir de son premier cours,

une fois les affaires rangées,

le métro prit,

la correspondance faite,

la petite marche consommée

et de retour chez elle,

la jeune femme pu enfin se faire un petit compte rendu

des différentes personnalités du groupe.

Toutes ruisselaient de qualité en tout genre

et pas une ne déméritaient au fait de devenir un jour son amie.

Sacha était toute chose de cette première rencontre

mais s’interdit de trop y penser,

certaine que cette action lui jetterait le mauvais œil.

Elle partit donc se coucher,

s’autorisant,

malgré elle,

à rêver de ses futurs amis.

 

 

 

 

 

Les mois passèrent et Sacha mettait tout son cœur

autant à son projet de broderie

qu’a celui de se faire des amis.

Elle y allait à coup d’aiguilles,

tout aussi exaltés,

que ses idées pour se faire aimer.

Un jour,

elle rapportait pour tous des friandises,

la fois d’après elle proposait des fils

dont elle était certaine de ne pas se servir

prétextant ne pas en apprécier les coloris.

La semaine suivante,

elle confectionnait de délicieux mets

que chacun pouvait à sa guise

rapporter pour diner le soir même à leur famille.

Et ainsi de suite.

Malheureusement,

contrairement à ce que Sacha pensait,

ses petites attentions provoquèrent

le contraires de ce qu’elle souhaitait.

Et plus les jours passèrent,

plus les cours se consumèrent

et plus les autres brodeurs du cours

la fuyaient.

Sans doute la trouvaient-ils étrange,

ce genre d’excès de gentillesse cache,

dans bien des cas,

quelque chose de machiavélique.

 

 

 

 

 

Sacha s’apercevant de ce retournement de situation,

ne savait plus comment se sortir de cette impasse

et manquait cruellement de quelqu’un à qui se confier.

Elle ne supportait plus de sortir seule ;

au cinéma,

au restaurant,

faire les magasins,

parfois même elle s’organisait des soirées,

seule,

en s’envoyant à elle même des invitations

et en s’apportant un présent de remerciement .

Elle dinait seule,

riait seule,

rangeait seule,

se couchait seule

et elle n’en pouvait plus de cette solitude.

Un jour,

à bout,

elle sauta sur l’occasion d’une ouverture de discussion

avec sa prof de broderie

pour lui vider son sac.

Elle déballa tout et expliqua alors son trop plein de gentillesse

et sa trop grande envie de faire plaisir.

Sa prof,

Madame Curry,

fut alors prise d’un énorme attachement pour la jeune fille

et se décida à la prendre sous son aile.

Pendant très exactement 13 jours,

les deux femmes devinrent inséparables et

vécurent de folles aventures collées l’une à l’autre.

Ensemble elles visitèrent des monuments historiques,

ensemble elles sirotèrent des thés exquis,

ensemble,

encore,

elles firent des heures de broderie,

ensemble elles partagèrent leur gout littéraire,

ensemble elles se donnèrent des conseils beauté,

ensemble elles se firent de bons petits plats

et ces 13 jours furent pour Sacha,

de loin,

les plus beaux de sa vie.

 

 

 

 

 

Malheureusement,

comme la malédiction l’exigeait,

au bout de ces 13 jours,

la délicieuse Madame Curry décéda.

Sacha ne sut pas exactement de quoi

mais elle savait que de cette amitié là

elle ne s’en remettrait jamais.

Perdue dans une tristesse infinie

elle décida,

en hommage à feue sa professeur de broderie

de réaliser la plus grande toile brodée

de toutes l’histoire des toiles brodées.

Elle broda du soir au matin sans trêve,

elle sentait ses yeux la piquer,

sa nuque tirer,

son dos grincer,

mais elle tenait le coup

et brodait,

brodait,

encore et encore.

28 ans,

69 jours,

15heures

et 56 minutes plus tard,

Sacha s’arrêta et contempla son œuvre.

La grosse toile de coton était à présent totalement recouverte

de fils multicolores,

de perles,

de laines et autres matériaux

susceptibles d’avoir inspirer la jeune femme.

 

 

 

Le résultat était magnifique,

jamais encore on avait pu admirer pareil travail.

Le tableau représentait les délicieux moments

que Sacha avait partagé avec son amie,

ainsi que tout les autres qu’elles n’avaient eu le temps

de découvrir ensemble.

Il représentait également les autres furtifs

amis de la jeune malchanceuse.

On devinait à certains endroits la mort

omniprésente,

ce qui renforçait l’excellence de l’œuvre.

Sacha,

trop épuisée,

ne se rendit pas compte de l’impacte de son travail

et s’endormit dans un profond sommeil.

 

 

 

 

Ce n’est que quelques mois plus tard,

remise de sa fatigue,

qu’elle s’aperçut

de l’étendue de sa notoriété.

Elle était à présent une artiste reconnue

et populaire tout autour du monde.

Elle ne comprenait pas

mais se rendit compte du cadeau exquis que lui avait donné son amie.

Elle cessa à tout prix de chercher l’amitié

et se contenta de ces 13 jours de bonheur.

Finalement,

une seule amie lui suffisait

et sa passion pour la broderie faisait le reste

et égayait sa vie un peu plus chaque jours.

Elle devint une de ces artistes solitaires,

que l’on pense dépressive et camée,

mais il n’en est rien,

chaque pensée pour sa Madame Curry

lui donne le sourire le matin

et l’endort paisiblement chaque soir.

 

 

 

 

« Moi et mon ami, ouiiiii c’est pour la vie »

 

 

 

 

 

 


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