L’inspiration me revient instantanément
Lorsque je décidais de couper le cordon ombilical
d’avec ma mère.
Et pour ça, seule la mort
pouvait me sortir de cette turpitude
dans laquelle je me noyais.
Amie- mère.
Mère - amie,
le lien devenait trop fort,
trop pressant.
Mais je ne m’en rendis compte
que le jour où je découvris,
que nous nous partagions le même homme…
Allé aujourd’hui, que je suis de nouveau saine
de corps et d’esprit,
aujourd’hui que mon nouveau statut
est celui de tueuse familiale,
je peux tout vous confier.
L’âme en paix et le sourire aux lèvres.
Comme je vous le disais,
nous étions proches,
nous vivions comme deux sœurs,
A la fois inséparables et en même temps indépendantes.
Je travaillais à l’époque dans un cabinet de tendances parisien,
elle était assistante de collection dans une boite de luxe.
Nous étions les reines de nos deux générations,
et dominions la tendance parisienne de part nos talents
artistiques reconnus de tous.
Nos vies personnelles aussi, exaltaient.
Ma mère en bonne cougar qu’elle était,
s’était fixée comme limite la trentaine.
Moi en pleine jouissance de mes 25 printemps n’avais aucune limite…
Je papillonnais de soirées parisiennes,
en vacances à Cannes,
d’hommes en hommes,
parfois même quelques femmes se perdaient dans mes draps.
J’étais comblée.
Et j’avais la mère parfaite,
qui avait su combler l’absence d’un père,
qui par ailleurs aurait été inutile à notre bonheur.
D'ailleurs aucun homme n'avait réussi à se greffer à ce bonheur.
Toutefois, j'en avais rencontré un sur un site huppé de rencontres,
permettant à l’élite de ne pas perdre son temps
avec le petit peuple.
Le courant été bien passé mais je n’avais réussi à passer le cap
de la rencontre.
Peu importe,
je n’avais pas le temps de penser à lui
avec mes nombreuses autres aventures.
Je vaquais donc, langoureusement à mes occupations.
Quand il m’annonçait couper court à ce virtuel échange,
ne me sentant pas assez impliquée,
je lui dis donc adieu dans un dernier sms.
Depuis, le silence entre nos deux iPhones,
remplis de messages intenses échangés entre nous,
symbolisait notre oublie réciproque l’un de l’autre.
Comme quoi la présence physique est seule a créée la dépendance
de deux êtres.
Les jours passaient,
Les mois aussi, en toute logique.
On était à présent en été.
Je multipliais les soirées en plein air.
Ma mère et moi étions plus proches que jamais.
Je commençais pourtant à penser à prendre mon appart.
Même si nos 120 métre carré étaient bien assez grands pour deux,
j’aspirais à pouvoir niquer mes passades d’un soir
sans que ma mère ne les rencontre au petit dej’ le lendemain.
Bref.
Ce fut donc à la pendaison de crémaillère d’une collègue,
que j’annonçais la nouvelle à maman.
Elle ne réagit pas et me souhaita une bonne soirée,
mais je la sentais comme distante à l’autre bout du fil.
Je ne m’y attardai pas plus que ca,
lorsque je dus me présenter à un certain Reggiane Gians
(Dans un soucis de préserver l’anonymat des personnages de cette
histoire vraie nous leur avons affubler de joyeux pseudonymes)
L’échange de nos deux noms ne fit qu’un tour dans nos deux sangs
et nos yeux se mirent à briller de voir que l’attirance virtuelle
était réciproque in the real life.
Je ne mis que 2 petites heures à succomber
et à lui promettre (intérieurement) fidélité à vie.
Je passerais les détails mièvres de nos premiers échanges de bonheur.
Qui s’ensuivirent d’une rencontre rapide avec sa mère,
puis la mienne.
Et l’attirance de cette dernière qui fit exploser le plafond
tant elle grandit vite.
Je l’ai sentis dés le début, je la connais comme si je l’avais faite.
Heureusement que ce n’est pas le cas d’ailleurs,
sinon j’aurais avorté pour ne pas mettre au monde tel monstre.
J’ai su à la première seconde qu’il c’était passé quelque chose.
Il n’était plus pareil.
Elle non plus.
Elle cranait.
Comme une gamine qui a volé le gouter de son petit frère.
Elle se sentait forte alors qu’elle avait succombé à un faible.
« Peu importe contre qui, tant qu’on a la victoire »,
Elle devrait en faire son hymne.
Enfin,
je ne lui en ai pas laissé le temps.
Je ne pensais pas aller si loin,
sur le coup.
Je pensais me résonner,
me calmer,
mais la fierté m’a poussé à sa mort.
Je me retrouve aujourd’hui donc,
Sans père,
ni mère.
J’ai perdue mon travail,
mon appart,
ma vie.
Mais j’ai gagné des séances de psy gratuites,
et surtout…
J’ai retrouvé l’inspiration !