Comment a-t-il osé ?
Faire ça à la grande,
l’immense.
Que dis-je ?
L’immesurable,
Barbara Darling?
-----------------------------------
C’était dans les années 70,
j’avais 30 ans
et j’étais au sommet de mon art.
Styliste d’une des plus grosses
et grasses boites de luxe de New York,
et écrivain de nouvelles à succès,
j’exultais de plaisir à vivre.
Je passais mes journées à dessiner
et écrire ce qui me plaisais.
Je dictais la mode,
je dictais la tendance,
et j’étais le modèle de tant de femmes,
et l’envie de tant d’hommes.
Je partageais mes nuits entre mes différents points de chute.
New York,
Paris,
Londres et Florence
la plupart du temps.
John,
Wilfried,
Serges et les autres
parfois.
Je travaillais énormément,
mais trouvais malgré tout le temps
de profiter de la vie.
Bien que mon travail me le permettait déjà,
de profiter de la vie.
Je passais de tenues en tenues,
offertes par les plus grands couturiers
Parisiens,
de talons aiguilles en talons aiguilles,
de restaurants gastronomique en bar branchés
mais surtout,
d’homme en homme.
Ce n’est que le soir du 09 Juillet,
que je me suis définitivement posée.
Enfin, devrais je dire
qu’il s’est DEFINIVEMENT reposé,
dans mes bras.
Il s’appelait Natan,
c’était l’architecte le plus en vue de Manhattan.
Les plus riches se le disputaient
pour la conception de leur nouvelle villa.
Il se distinguait par son goût et sa beauté
Bref,
il a finalement élu domicile dans mon cœur,
à la plus grande joie de celui ci.
Notre bonheur aveuglé par la richesse,
la beauté,
le luxe,
la démesure,
et le talent dura 3 années consécutives
sans que rien ne pu l’en déranger.
Tout allait au mieux entre nos weekend
campagnards,
nos balades main dans la main,
nos baisers langoureux,
les petits pactoles que nous ramassions
à chaque interview de couple.
Malgré tout,
je sentais le danger plané sur nos deux corps.
Comme un pressentiment divin qu’il m’arrivait
parfois d’avoir.
Et il me tomba dessus d’une façon bien étrange.
--------------------------------------
C’était un samedi après-midi.
Natan étant parti au golf avec quelques amis,
Je décidais donc de siroter une tasse d’un des meilleurs thés
du moment en téléphonant à une amie.
Pendant qu’elle me racontait une histoire
interminable sur une séance de cinéma raté
car elle s’était trompée de porte entre la sortie et celle des toilettes,
je me mis à griffonner le carnet de notes de Natan,
resté sur la table.
En passant le crayon à papier sur la page,
je vis naitre son écriture
sous mes mouvements de poignets,
laissant apparaître la trace du texte écrit sur la dernière page
qu’il avait arraché.
Amusée,
je me mis en quête de découvrir tout le mot
curieuse et certaine de l’inintérêt du résultat.
Une fois toute la page grisée,
je pu lire ce qui ressemblait fort à une lettre.
Ce qui ressemblait non,
ce qui était en était bel et bien une.
Et qui plus est,
une lettre d’amour.
Agathe,
Hier encore j’ai rêvé de vous. Je vous étreignez tendrement dans mes bras et vous en rougissiez de plaisir.
Me permettriez vous que mon rêve devienne un jour réalité ?
Mes bras, comme mon cœur vous sont grands ouverts.
Je ne puis pas encore vous rejoindre car je vis actuellement chez un ami avec qui j’ai des choses à régler, mais dés que cette histoire sera terminée je serais entièrement à vous.
Tendrement vôtre,
Natan.
Je fus quelques instants sonnée,
perturbée,
et irrationnelle.
Je lui cherchais une excuse,
une explication.
J’étais donc pour Natan un simple ami.
Sans E.
Avec qui il avait des choses à régler.
Je me sentais bafouée,
trahis
et honteuse.
En vue de cette découverte,
je ne vu rien de mieux à faire
que de me jeter à terre en pleurs.
Après des heures de tortures,
à repenser à ses mots,
je repris mes esprits
et mon instinct de vengeance.
------------------------------------
Notre vie continua,
dans une harmonie mensongère plus que déroutante.
Je me forçais jour après jour
à jouer la femme aimante
et confiante.
Et lui de son côté,
simulait à merveille la joie
de vivre en ma présence,
comme un homme prévenant
et fidèle.
Les mois passèrent sans qu’aucun
ne céda.
Ses infidélités,
à présent,
me sautaient au visage
comme un groupe de sauterelles folles.
J’en découvrais davantage
chaque semaine qui passaient.
Je ne levais pas un sourcil,
et ne demandais aucune explication,
en me gardait bien d’en parler autour de moi.
Un jour,
en épiant l’un de ces coups de téléphone
à une certaine Sarah Jones,
je compris qu’il devait la recevoir durant
les trois semaines de séminaires que je me préparais
à avoir en Asie.
Grâce à son manque de vigilance,
j’eus à loisir de préparer mon coup.
-------------------------------------
Après mes trois semaines éreintantes passées en Asie,
je rentrais chez moi,
accompagnée de mon assistante et d’un photographe
qui comptait faire quelques clichés
de la nouvelle décoration de la maison
imaginée par mon mari.
Il me servirait également de témoin
de la peine que j’eus en vu de la scène qui allait suivre.
Deux domestiques portaient mes valises dans l’entrée
tandis que je m’enfonçais dans le salon.
Mon cri strident
attira tout ce petit monde à me rejoindre
et à découvrir les deux corps morts,
dans d’atroces souffrances,
apparemment,
de mon mari et de ce qui semblait
être sa « salope » de maitresse.
L’odeur et la vue de ces deux imbéciles
me fit tourner de l’œil.
J’aurais pu ajouter la corde actrice
à mon arc tant je suis talent tueuse.
Doux jeu de mot que je me permets de glisser ici.
Après tout ce remue ménage
et mon déménagement immédiat de cette demeure
de la mort
et de l’infidélité,
la police et l’inspecteur Colombo
firent rapidement classés cette affaire sans suite.
Oh, je pourrais bien vous expliquer comme j’ai procédé,
mais ça enlèverait beaucoup trop de charme
à ma nouvelle.
Je vous laisse donc sur votre faim à
imaginer comment une femme
telle que moi pourrait bien punir son mari infidèle.